Questions de synthèse de la liste :
Le roman :
1. En quoi tout roman est-il la résolution d’un
problème ?
Tout roman peut se lire comme l'énoncé et la solution
progressive d'un problème, c'est-à-dire d'une difficulté.
Dans Don Quichotte, par exemple, le problème posé
est la folie, le délire du héros qui n'est plus en phase, en adéquation avec
son environnement. Il perturbe son milieu et subit des échecs et des
déconvenues. Le problème se résout à la fin quand le héros, malade, retrouve la
raison et reconnaît, peu avant de
mourir, qu'il a rêvé.
Dans Manon Lescaut, le problème posé est la
difficulté d'aimer Manon et de vivre avec elle. En effet, elle trompe son amant
et, de plus, Des Grieux doit désobéir à son père. Le problème se résout par la
mort de Manon.
Dans Bel-Ami, le problème est la pauvreté d'un jeune
homme très ambitieux. Le problème se résout par l'ascension et la réussite de
Georges Duroy, grâce aux femmes.
Dans L'Etranger, le problème est que le héros est
étranger aux autres, il n'a aucun sentiment, aucun projet qui l'attache à
quelqu'un. Il ne croit à rien. Cette absence de sentiment et d'espérance lui
vaudra sa condamnation. Le problème se résout par la révolte de Meursault face
à l'aumônier.
2. Quelle est la vision propre à chacun de ces romans ?
La vision propre à Don Quichotte est satirique.
L'auteur se moque des romans de chevalerie où abondent le merveilleux et les
exploits invraisemblables. Il veut dénoncer une vision trop idéaliste.
La vision propre à Manon Lescaut est pessimiste.
L'auteur pense que la passion excessive ne peut qu'amener le malheur.
La vision propre à Bel-Ami est cynique. L'auteur
pense que l'absence de scrupules et de talent peut mener à la réussite sociale.
La vision propre à L'Etranger est nihiliste. Il n'y
a ni Dieu ni valeur suprême, quoi qu'on fasse toutes les vies se valent,
exister ne sert à rien et ne mène à rien qu'au néant. La vie humaine n'a pas de
sens, c'est-à-dire qu'elle n'est ni un bien ni un mal et qu'elle n'a pas de
secret. Elle est, c'est tout.
3. En quoi un personnage de roman est-il l’incarnation
d’une idée ?
Un romancier qui ne veut pas seulement amuser par une
histoire veut illustrer une idée. C'est l'idée que l'idéalisme aveugle est
folie dans Don Quichotte. C'est l'idée que la passion amoureuse est une
sorte de maladie mortelle ou bien l'idée que la société noble ou bourgeoise tolère mal la passion amoureuse exogamique. C'est, dans Bel-Ami, l'idée que la société permet et récompense le
cynisme, la bassesse et la médiocrité. C'est, dans L'Etranger, l'idée que l'homme ne doit pas se
mentir, se raconter des histoires, s'accrocher à de fausses croyances, mais
qu'il doit voir lucidement l'absurdité de son existence.
La poésie :
1. Quels problèmes pose la définition de la poésie ?
On l'a vu, la poésie est difficile à définir car ses formes
sont très diverses et qu'elle n'est pas obligatoirement associée à la
versification. Elle est un genre littéraire mais en même temps on peut trouver
de la poésie dans un roman ou une pièce de théâtre. On pourrait dire que le
propre de la poésie est de se rapprocher de la musique et de la peinture par le
rythme et les images. Paul Valéry disait : "le poème, hésitation prolongée entre le son et le sens".
3. La poésie se sert-elle des objets et des personnages
pour rendre visible une idée ?
Dans la mesure justement où elle se rapproche de la
peinture, la poésie s'efforce de révéler ou de suggérer une idée par des
images. C'est le cas, par exemple, avec les métaphores, les allégories et dans
les apologues.
Le théâtre :
1. Le texte et l’adaptation filmée de M. Bluwal.
Le réalisateur Marcel Bluwal a fait certains choix de mise
en scène qui ne correspondent pas toujours à l'idée du lecteur de la pièce.
Ainsi, par exemple, on peut imaginer Don Juan plus jeune que Piccoli qui avait
quarante ans au moment du film. L'ardeur érotique, l'impiété, le mépris de la
mort et l'insolence du héros de Molière semblent mieux s'accorder avec la
jeunesse. Bluwal a choisi des décors et des costumes relativement intemporels
pour souligner que Don Juan est un mythe qui transcende les époques.
2. Qu’est-ce que le libertinage de Don Juan ?
Rappelons simplement qu'il y a deux formes de libertinage,
le libertinage philosophique qui revendique la liberté de penser sans se
soumettre à la religion et le libertinage de mœurs ou amoureux qui revendique
la liberté du plaisir.
3. La pièce possède-t-elle une vraie intrigue ou n’est-elle
qu’une suite d’épisodes ?
La pièce semble manquer d'une intrigue centrée sur une
action principale. On pourrait dire que le fil principal est l'endurcissement
du pêcheur et son acharnement impie qui amène sa punition. Il y a un autre fil
qui est l'histoire de la séduction et de l'abandon d'Elvire que ses frères
veulent sauver du déshonneur ou venger.
L'argumentation :
2. Egalité distributive et égalité commutative.
L'égalité distributive est la répartition des biens, des
récompenses, des honneurs selon le mérite de chacun. Elle implique la juste
proportion entre ce que le citoyen fait et ce qu'il reçoit. L'égalité
commutative est l'égalité absolue entre, par exemple, ce qu'on achète et ce
qu'on paye pour l'avoir, ou, par extension, l'égalité non seulement des droits
mais aussi des richesses.
3. A chacun selon son mérite ou à chacun selon ses
besoins ?
La première option est celle du libéralisme. Les inégalités
sont nécessaires et justes quand elles découlent du mérite. Les plus méritants,
les plus travailleurs, les plus doués obtiennent plus, etc. Cela permet de
stimuler le talent et l'effort. L'autre option est celle du socialisme. Les
hommes ont tous les mêmes besoins donc ils doivent jouir des mêmes droits et de
biens équivalents. Un philosophe américain, John Rawls, libéral modéré, dit que
l'inégalité est acceptable si elle profite même aux plus pauvres. Cependant, la justification des inégalités par le mérite est discutable. En effet, on peut dire que les capacités d'un individu et leur mise en œuvre sont distribuées de manière très inégale entre les hommes. Pourquoi cette inégalité due au hasard serait-elle juste ? Mais la notion de besoin aussi est à questionner. De quels besoins parle-t-on ? Des besoins primaires, des besoins secondaires ? Où est la frontière entre le besoin et le désir ?
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