samedi 1 septembre 2018

L'Etranger : au tribunal


Résumé des épisodes précédents :

-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement

-         Rencontre avec Marie

-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maîtresse

-         Bain avec Marie

-         Intervention de la police chez Raymond

-         Discussion avec Salamano

-         Proposition de son patron

-         Demande en mariage de Marie

-         Dialogue avec Salamano

-         Déjeuner chez Masson / Meurtre

-         Arrestation / Juge d’instruction

-         Vie en prison

-         Audition des témoins

-         Plaidoirie / Réquisitoire

 

2 paragraphes : 1er : La conclusion du réquisitoire

                            2e : Bref interrogatoire de Meursault

 

Problématique : Comment l’absurde se révèle-t-il dans cette scène ?

 

1er Axe : Comment se développe la rhétorique du procureur et de la société ?

2e Axe : Le décalage entre les représentants de la justice et de la société et  Meursault

 

II  Développement :

1er Axe :

 

Procureur:

Procureur de la République : avocat général représentant la société, chargé de l’accusation et prononçant  un réquisitoire.

1er § :

- propos du procureur au style indirect « que ».

- puis au style direct

- donner de l’importance à ses propos.

- montrer comment la rhétorique sociale va écraser Meursault qui ne sait manier les armes de la rhétorique.

- Camus veut nous montrer et nous dégoûter de cette rhétorique absurde.

- Absurde pourquoi ?

- Trois  arguments utilisés par le procureur, montre l’absurdité de cette scène et du procureur.

 

1) Absurdité de la thèse de la préméditation (Discours du Procureur)

- 1er raisonnement du Procureur:

- Il part d’un postulat (évidence non prouvée) > être humain a forcément des sentiments.

- Or Meursault  > aucun sentiment.

- Donc Meursault n’est pas humain > personne schizoïde.

- Ce raisonnement est un syllogisme > Raisonnement déductif formé de 2 propositions et une conclusion déduite du rapprochement des 2 propositions.

- Conclusion fausse, car hypothèse 1, non démontrée.

- Donc 2e raisonnement :

- Meursault > pas de sentiment

- Donc ne peut pas avoir commis ce crime sous l’impulsion de sentiments.

- Pourquoi a-t-il tué ?

- Le procureur en déduit que son crime a été prémédité.

- raisonnement implicite > prouver que Meursault a prémédité son crime.

- Meursault n’avait aucun motif de tuer cet arabe > Meurtre sans mobile = impossible.

- 2 types de mobile (= cause) :

 - mobile affectif > sentiment

 - motif > mobile rationnel, raison calculée

 

2) Grandiloquence des procédés

- Grandiloquence : Trouver des bons arguments (art du discours, manière solennelle) :

- Les phrases longues : «…» (Dernière du réquisitoire)

- Les phrases rythmées (croissante et décroissante) : «…» (Dernière du réquisitoire)

- 6/10/10/7/10/9/10/6/8/7/10

- L’emploi d’un lexique soutenu : « impérieux, sacré » > champ lexical de la religion

                                                            « Rien que de ».

- Emploi de figures de style : oxymore > « pénible devoir », « cœur léger »

                                              Hyperbole > « horreur », « monstrueux », « jamais ».

 

3) Arguments douteux

- Dans sa rhétorique > procureur ajoute 2 grands arguments :

- Sensibilité du procureur.

- Demander la peine de mort > devoir pénible > il le fait le cœur léger pour Meursault.

- Argument comparatif.

- Déjà demandé la mort > là il n’a aucun scrupule.

- Rien ne prouve que ce soit vrai  > mais cela convainc le jury.

 

2e Axe :

 

- Dialogue raconté au style indirect.

- Montre l’incompréhension de Meursault vis-à-vis du procureur et des autres.

 

1) Décalage entre Meursault et les autres Personnages

- Décalage :

- Entre lui et les autres > avec « étonnement » > marque l’importance de la sensation.

- L’étonnement de Meursault par rapport à la violence du procureur

 

- Dans le dialogue (dialogue de sourd) > Président questionne Meursault.

- Meursault dit : « je n’ai pas eu l’intention de tuer l’arabe ».

- Par rapport au rang social :

- Le président s’exprime avec des expressions du monde de droit : « système de défense »

= organisé sa défense > il faut raisonner, construire, enchaîner les idées

> Meursault est sincère, il veut dire la vérité > ne peut pas élaborer un système de défense.

 

- Pour ça Il faudrait qu’il manipule les évènements :

- Mis sa main au revolver

- Brûlure du soleil

- Goutte de sueur

- Il faudrait ensuite manipuler des raisons, échafauder un plan mais on s’échappe de la réalité.

- Président utilise du vocabulaire judiciaire : « motif »

> motif : raison d’agir d’ordre intellectuel.

> motif = argument donc pas de sensation, d’émotion.

 

- Réponse de Meursault et réaction du public

Meursault donne un mobile = cause physique (soleil)

> rire du public et de l’avocat

III  Conclusion :

- Dans cette scène, l’absurde se révèle :

- Dans la discordance entre : discours du procureur / attitude de Meursault.

> Procureur utilise rhétorique pompeuse pour accabler Meursault > les paroles font rire.

> Meursault totalement décalé par rapport à l’appareil judiciaire et au public > on a l’impression  qu’il n’appartient pas au même monde que les autres.

- L’absurde est dans l’opposition entre :

- Un individu qui refuse le mensonge

- La société qui l’écrase sous le mépris ou la haine. 



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