Extrait d'une ode de Pindare (Ve s. av. J-C)
O lyre dorée d'Apollon, digne apanage des muses tressées en cheveux d'un
noir azur ! O toi, dont les sons appellent la cadence et donnent aux
musiciens le signal du rythme ! Puissent les poètes entendre tes accords
sublimes, quand ils préludent par leurs chants à nos cérémonies
triomphales ! Tu sais amortir les feux toujours renaissants de la
foudre. Epris de tes enchantements, ce roi des oiseaux qui veille perché
sur le sceptre de Jupiter,
l'aigle, dès que tu étends en nuages sur sa tête les molles ondulations
de ta puissante harmonie, cède au sommeil, ferme ses paupières, et sous
un dos saillant laisse pencher ses ailes. Le fougueux Mars lui-même,
oubliant ses traits homicides, sent son coeur s'attendrir. L'âme des
dieux connaît aussi le charme attrayant des vers et des chants, enfants
du docte fils de Latone et des muses au sein voluptueux.
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