Dans
cette partie, nous allons analyser l'argumentation de Voltaire. Dans
cet extrait intitulé « Bêtes », Voltaire contredit la
théorie cartésienne qui dit que les animaux sont des machines.
Cette thèse peut se défendre par le syllogisme suivant, que
Voltaire ne formule pas mais qui est implicite. Selon la majeure de
ce syllogisme, ce qui n'a pas d'esprit est une machine, or les
animaux n'ont pas d'esprit. Donc on en déduit la thèse cartésienne,
à savoir que les animaux sont des machines.Voltaire défend dans son
texte deux thèses. Il commence par défendre la négation de cette
thèse. Mais il ne s'arrête pas là. En effet, il va ensuite
soutenir une seconde thèse dont le thème est la vivisection des
animaux. Nous allons voir à présent comment Voltaire soutient sa
première thèse. Tout d'abord Voltaire met en parallèle l'homme et
l'animal. Il veut montrer que les animaux ont des sentiments comme
les hommes. Or comment prouver qu'un être a des sentiments ?
En effet, les animaux, comme le dit Voltaire à propos du chien, ne
possèdent pas de langage. Il n'importe, prenons un être qui ne
s'exprime pas par la parole et voyons s'il montre des sentiments.
Voltaire propose à son lecteur une expérience de pensée. Il se met
lui même en scène dans l'exemple fictif qui représente les
observations que n'importe qui peut faire : « je ne te
parle pas (…) plaisir ». Les signes extérieurs tels que
l'expression ou le mouvement suffisent à prouver le sentiment, ce
qu'on peut formuler par le syllogisme suivant. Premièrement, ceux qui
montrent des signes de joie ou de tristesse ont des sentiments or les
hommes montrent de tels signes donc les hommes ont des sentiments. Il
suffit à présent de remplacer homme par animal dans la deuxième
prémisse pour pouvoir déduire que les animaux ont des sentiments. A
partir de la, il est facile de contredire Descartes. En effet, on
sait qu'une machine n'a pas de sentiments. Or Voltaire a montré que
les animaux avaient des sentiments. Donc les animaux ne sont pas des
machines. Voltaire utilise un deuxième argument que l'on peut
présenter sous la forme du syllogisme suivant. Premièrement, une
machine ne peut s'adapter et apprendre. Or, un animal peut s'adapter
et apprendre. Cette deuxième prémisse repose sur l'observation d'un
oiseau faisant son nid : « cet oiseau qui fait son nid en
demi-cercle quand il l'attache à un mur (…) arbre ».
Voltaire ajoute deux autres exemples, celui du serin qui apprend à
chanter et celui du chien qui apprend à chasser. De ces deux
prémisses, on peut inférer que les animaux ne sont pas des
machines. Nous avons donc vu la première partie de l'argumentation
de Voltaire. Nous allons maintenant montrer comment il soutient la
deuxième thèse, à savoir que la vivisection des animaux est
barbare. Comment le prouver ?
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