jeudi 30 mai 2019

La tirade sur l'hypocrisie (Dom Juan, V, 2)


Dom Juan Acte V scène 2 (L’apologie de l’hypocrisie)
I : Introduction
- Molière : auteur dramatique, directeur de troupe, metteur en scène, acteur
- reçoit une pension royale
- une fois de plus les dévots censurent une partie de Dom Juan
- la pièce va être réécrite pour être « politiquement correct »
- première représentation de la pièce devant le roi : 1665
- Molière a écrit rapidement cette pièce pour remplacer Tartuffe
- Molière a repris un personnage existant, le créateur de Dom Juan est Tirso de Molina un auteur espagnol (1620)
Résumer brièvement les actes précédents
- Quelles sont les raisons d’être de cette tirade ?
A : L’art de la rhétorique de DJ
B : La portée polémique de la tirade

II : Développement
A : L’art de la rhétorique de DJ
- DJ a besoin d’une tirade pour développer son argumentation
- Emploi de figures de style : personnification : « vice privilégié, qui de sa main, ferme la bouche », métaphores : « un bouclier du manteau de la religion », « rhabillé », « abri » contribuent à l’efficacité de sa parole
- Emploi du pronom « on » et usage de tournures impersonnelles (parce que ce sont des vérités générales on = tout le monde)
- Termes appréciatifs : « le meilleur », « merveilleux », « sage esprit »
- Emploi du subjonctif pour le superlatif : ex : « qu’on puisse »
- Présent de vérité générale
- Formules sentencieuses « qui en choque un, se les jette tous sur les bras »
- Question rhétorique : « Combien crois-tu que j’en connaisse » (pas une vraie question)
- Références + ou - implicites aux dévots « les gens du parti », « toute la cabale », « zélés indiscrets »
1e partie de la tirade : argumentation : thèse : il faut être hypocrite
Arguments :
1. ce n’est pas honteux car c’est à la mode
2. l’hypocrisie présente plusieurs avantages :
- On n’ose pas attaquer ce vice
- On est défendu soutenu par tous les dévots les faux et les vrais solidarité
- Beaucoup de gens ont utilisé ce vice pour être impunément méchants
3. c’est sage de s’adapter à son siècle
2e partie de la tirade : emploi du « je » et du futur : projet d’appliquer le principe de l’hypocrisie : stratégie de défense
La meilleure défense c’est l’attaque :
« Je m’érigerai en censeur des actions d’autrui », « je pousserai mes ennemis, je les accuserai d’impiété »
B : La portée polémique de la tirade
- Dans cette tirade 3 critiques différentes sont faites :
- critique de l’hypocrisie : longue critique de son pouvoir social (1ère partie de la tirade), et de son immoralité (2ème partie de la tirade), Diptyque avec la scène 1 de l’acte V : l’effet précédé la cause, DJ fait fonctionner les signes dévots avant d’en faire l’analyse, c’est un véritable pamphlet = expression contestataire
- critique des faux dévots : allusion à la censure explicite et à la cabale contre Tartuffe
- critique sociale : image cinglante de la société du 17ème siècle où « tous les vices à la mode passent pour vertu »
- Il y a aussi un langage théâtral = l’hypocrite est un comédien, la société est un théâtre (mise en abyme) : champ lexical du théâtre : « jouer », « grimaces », « stratagèmes », « singe »
- mimiques du comédien : « quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d’yeux »
III : Conclusion
- choix dramaturgique = volonté de Molière de condamner la fausse dévotion et désir de refonder la société sur la sincérité et la vertu
- Faux dévot = faux signes d’une relation avec le divin

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