"Le Joujou du pauvre" :
Fiche bac
français :
I : Introduction
- Charles
Baudelaire : poète fr du 19ème siècle
- Auteur des Fleurs du mal (recueil de poèmes en vers)
- vie de
Bohème (vie instable, qui n’est pas conforme aux normes sociales
- endetté
- publication posthume du Spleen de Paris en 1869
- partage un
peu de sa vie avec Jeanne Duval (une actrice)
- post-romantisme
(écrit ces textes à la fin du romantisme)
- Spleen de Paris, 50 poèmes en prose et 1 poème en
vers (l’épilogue, le dernier poème du livre)
- poèmes sur
la vie parisienne au temps de Baudelaire
- Spleen = ennui, dégoût de la la vie, mélancolie
- Baudelaire s’est inspiré de Gaspard de la nuit
d’Aloysius Bertrand (premier recueil de poèmes en prose)
- Gaspard de
la nuit = vie au moyen-âge, Spleen de Paris = vie moderne au temps de Baudelaire
- Comment le
poète développe une vision de l’enfance et de l’égalité ?
A :
vision de l’enfance
B :
l’égalité entre les hommes
II : Développement
A : vision de l’enfance
- poème composé en deux parties, 1er paragraphe:
le discours (l’énoncé de réflexion jusqu’à « se défier de
l’homme ») 2ème paragraphe : le récit (action rapportée par
un narrateur)
- narrateur
est l’auteur du discours de la première partie
- discours=1er personne « je » que l’on
trouve en tant que 1er mot du texte, discours=présent de
l’indicatif, discours/récit
- discours=futur de
l’indicatif=description d’une expérience que le poète propose au lecteur
- Cette
expérience tt le monde peut la faire : offrir des jouets très bon marché à
des enfants pauvres pour voir leurs réactions
- réaction :
de convoitise, de crainte par rapport à l’adulte et puis la fuite de l’enfant
lorsqu’il a attrapé le jouet
- dans ce
poème : 2 marmots un riche et un pauvre
- le pauvre montre
son rat en cage=fabriqué sûrement par son père
- le riche et
le pauvre jouent ensemble au jeu du pauvre qui est plus amusant que le jouet du
riche
B : L’égalité entre les hommes
- Opposition :
inégalité entre les deux enfants et les décors dans lequel chacun se trouve
- opposition sociale, un
enfant riche l’autre pauvre (individu paria,
classe sociale la plus basse)
- Décalage
entre le discours et le récit : discours = amusement, récit = il ne se passe
pas les choses décrites dans le discours
- on aurait
dû avoir une illustration de cet amusement dans la deuxième partie (le récit)
- Pourquoi le
récit ne reprend pas l’idée du discours ?
- 1e raison: Baudelaire s’est servi d’un
texte qu’il avait écrit antérieurement : "La Morale du joujou", il a
donc repris des idées de ce texte
- 2ème raison: Baudelaire n’a surement pas
voulu que le discours coïncide avec le récit pour surprendre
le lecteur, il ne voulait pas que la 2e partie soit un décalque de
la 1e
- Question de
l’inégalité entre ces deux enfants, elle apparait avec :
- l’opposition
sociale (riche/pauvre), le décor (château et le parc/la route avec les chardons
et les orties)
- Entre les
deux la grille aux barreaux (symbolique)
- opposition
de l’apparence des enfants : d’un côté enfant beau et frais (adjectifs
mélioratifs) de l’autre un enfant sale, chétif et fuligineux (noir de saleté)
(adjectifs péjoratifs)
- l’opposition de l’apparence des enfants est très
décrite : pour le pauvre (« répugnante patine de la misère »,
patine=aspect poli et bruni d’une surface à
l’usure), pour le riche (« vêtements de campagne si pleins de
coquetterie », cet élément va avec la beauté et la fraicheur de l’enfant)
Les vêtements de l’enfant pauvre ne sont même pas décrits car ils n’ont aucune
valeur, ils sont sales.
- opposition
lumière/noirceur, Lumière : château « frappé par le
soleil »/noirceur « fuligineux », enfant riche=clarté, enfant
pauvre=noirceur
- opposition
jouets des enfants, jouet de l’enfant riche=splendide, frais comme son
propriétaire (« vernis, doré, vêtu d’un robe pourpre »)/jouet de
l’enfant pauvre=laid, sale (rat dans une boite grillée)
- Cette
opposition de classe sociale évolue pendant toute la deuxième partie du texte
(le récit), nous pouvons voir que le jouet du riche n’intéresse
personne.
- Joueur et
jouet, chacun exerce un pouvoir sur l’autre, comme le riche et le pauvre, le
rat et l’enfant, et la blancheur des dents rappelle l’innocence du jeu.
La
dernière phrase montre l'égalité naturelle. Baudelaire a choisi des enfants car
ils sont plus proches de la nature, moins sensibles aux différences sociales
III : Conclusion
- poème en
deux parties (discours et récit)
- les deux
parties sont décalées
- Renversement = (première partie = adulte/enfants, riche/pauvres et convoitiuse du pauvre// 2e partie = 2 enfants et convoitise du riche)
- Baudelaire
nous fait comprendre que les hommes sont naturellement égaux, il se sert de
deux enfants innocents pour montrer cette inégalité
- les enfants sont moins formatés par la société, ils font moins attention à la différence sociale
Rédaction d'un axe :
Une vision de l’enfance se
dégage-t-elle de ce poème? Voyons voir. Que nous montre Baudelaire? Une
expérience : il est facile de susciter le désir et la joie d’un enfant, surtout
s’il est pauvre. Tout le poème tourne autour du plaisir innocent, du rapport à
l’adulte et d’une différence sociale. Déroulons ces trois fils tour à tour.
Le plaisir apparaît dans les
yeux émerveillés (l.12) et dans le rire qui prend le petit riche et le
souillon. Il couronne un désir : convoitise sensible dans le geste d’agripper
“vivement” et dans le regard fasciné du petit riche. Peu importe la valeur
marchande de l’objet. Jouet d’un sou (l.6) ou rat encagé, la joie tient à autre
chose qu’au prix. Ce qui est admirable et plaisant, c’est la chose qui étonne,
dont on n’a pas l’habitude. La poupée coûteuse n’intéresse pas le riche. Le
pauvre la voit-il? Le poète ne le précise pas. La nouveauté, la rareté excitent
l’intérêt. Les enfants de ce poème aiment ce qui sort de l’ordinaire, ce qui
dépasse leur expérience quotidienne. Un joujou est fait pour cela : donner
l’envie de vivre de nouvelles expériences, telles que siffler dans la queue
d’un cheval ou agacer un rat. Animal ou objet, le jouet est soumis à
l’imagination et à la volonté de l’enfant. D’une certaine manière, le riche
n’est-il pas le jouet du pauvre qui rit de l’étonner?
L’adulte, dans le texte,
c’est le poète, c’est le lecteur, ce sont aussi les parents du pauvre (l.46).
Dans la partie discursive, l’adulte joue avec l’enfant. Il s’amuse à le tenter
et à satisfaire son désir. L’enfant procure un divertissement. Mais ce jouet
est sauvage. Il s’enfuit, il a peur de l’adulte. Le poète le compare à un chat.
Ce chat annonce le rat. La distance avec l’adulte est tout de suite rétablie.
Ce n’est qu’entre les enfants que cette distance disparaît.
En l’occurence, il s’agit
d’une distance sociale. La partie narrative insiste sur l’opposition entre deux
classes, entre le château et la grande route. Les deux enfants manifestent
cette opposition mais celle-ci se réduit à mesure que le texte progresse.
L’enfant pauvre n’est repoussant qu’en apparence. La saleté cache à peine sa
beauté. Et surtout, les deux enfants partagent un même rire. Leurs désirs se
rencontrent et augmentent leur plaisir. On a l’impression d’un face à face en
miroir qui redouble la joie. La distance sociale, créée par les adultes, a
disparu.
En somme, Baudelaire nous
montre l’enfant dans un monde à part, celui du désir et du plaisir, un monde
qui réussit à ignorer l’adulte et la société. C’est le monde du joujou que l’on
convoite, saisit, possède. Joueur et jouet, chacun exerce un pouvoir sur
l’autre, comme le riche et le pauvre, le rat et l’enfant, et la blancheur des
dents rappelle l’innocence du jeu.